Les Rencontres d'Arles - Exposition au nom du nom - Les surfaces sensibles du graffiti
Peinture, Photographie - Vidéo
Arles 13200
Du 01/07/2024 au 29/09/2024
Le graffiti patine avec la matière précaire du réel. En pure perte, il est un sentiment, une attitude, un mode opératoire. Libéré de son esthétique, le graffiti est un rapport mental et physique des marges, une écriture originelle des ombres de la préhistoire et de l’enfance. Depuis les signes des hobos et ceux qui évangélisaient la carcasse du métro argent de New York depuis 1970, le graffiti est une écriture cinétique, elle emprunte les perspectives des rails qui lacèrent les pays-sages. Peinture du déséquilibre, le graffiti s’érige sur la verticalité de l’architecture, ses recoins, sa crasse, ses impasses. Le vandalisme est un soin venu illuminer les surfaces oubliées. Il est romantique : le graffiti tue le temps. Peinture de l’urgente patience, il faut attendre pour agir vite. Peinture opaque, le graffiti (dé)compose des langages communautaires. Il y est question d’identité choisie, de style, de flow saccadé, de dégaines, de couleurs, de remix tête en bas mise à terre. Peinture de la faille, le graffiti est une excroissance. Langage des contestations, il est aussi un processus de domination: une écriture masculine toxique. L’humanité est née tagueuse. La signature est[...]